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ReveSolidariteNepal
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  • Compte rendu de benevolat aupres des enfants des rues de Katmandou dans l'association PommeCannelle. Resocialisation par le sport dont rugby. Puis collecte de fonds pour les enfants par treks. Merci a tous et au CAOrsay Rugby Club!
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21 février 2007

Premiers Metres de Solidarite

Le 10 fevrier

 Premiers Metres de Solidarite

500 euros. 500 euros qui serviront a Pomme Cannelle pour ses programmes d’aide aux enfants des rues. Ce sont les 1ers “Metres de Solidarite” effectues dans le Langtang, et normalement 2 500 euros supplementaires suivront lorsque j’aurai gravi 25 000 autres metres de denivele positif cumule. Ces treks et peut etre le “trekking peak” que je vais faire auront lieu en avril et mai. En realisant mes Reves d’Himalaya, je recolte de l’argent pour la Solidarite envers les enfants des rues: pour 10m de denivele positif parcourus, je verserai 1 euro a APC. J’ai ainsi deja '"vendu" 30 000 m de denivele, et ne vous inquietez pas pour mes jambes, vous pouvez en ajoutez autant que vous voulez. Ce sera toujours ca de plus pour les enfants.

Au bout de plus de 2 mois de vie et travail educatif dans le foyer Biya, j’ai accueilli ma copine avec un enorme plaisir et j’ai pris quelques semaines de vacances.

 Nous sommes alles a Pokhara, a 200 km au nord ouest de Katmandou, ville qui est devenue la 2eme destination touristique du pays dans les annes 80 quand la route a ete construite et quand les treks des Annapurnas ont rencontre le succes que l’on sait. Elle comptait quelques 5 500 habitants en 1962, aujourd hui plus de 150 000. Nous avons profite de son lac Phewa, son calme, sa plaine, ses campagnes, ses collines avoisinantes, les gens de ses campagnes, … Mais pas de ses vues sur les Annapurnas, le Macchapuchare, le Dhaulagiri etc. Bah oui, la brume hivernale ne laissait rien percer, pas meme au lever du jour…

 Nous avons ensuite fait un petit sejour a Bandipur, a 2h de route de Pokhara en retournant vers Katmandou. Bandipur, village newar au destin contraire de Pokhara: jusqu’a la construction de la route goudronnee Katmandou – Pokhara, ce village blotti dans un col etait sur une des principales routes commerciales entre l’Inde et le Tibet, ce qui lui permit d’etre rapidement prospere après sa fondation qu XVIIIeme par des riches commercants newars exiles de Bhaktapur. Depuis que le goudron passe a 1h30 de marche plus bas, dans la vallee, Bandipur est quelque peu sorti du temps. Ce village semble s’etre echappe d’un conte de fees ou de la “Contree” des hobbits chere a Tolkien. En fait, il a tout simplement ete exclu de la modernisation socioeconomique qu’a amene avec elle la route. Comme toujours ici, le positif et le negatif s’entremelent a en devenir inseparables: au malheur de la fin de la prosperite commerciale s’est adosse le bonheur d’un refuge spatiotemporel ou, mises a part 4 voitures qui descendent des les gens par groupes dans la vallee, il n’y a pas de circulation, donc pas de pollution, pas de bruits, pas non plus de regne de l’argent. Les gens prennent leur temps, discutent, rient, les enfants offrent leur sourires en meme temps que leur namaste sans jamais enchainer sur “one chocolate” ou “one rupie”. Enfin un endroit ou nous ne sommes pour personne un portefeuille ambulant. La saison hivernale renforcait encore cette ambiance de calme surrealiste car les travaux des champs etaient au point mort. Entre ses sanctuaires, ses temples, ses maisons aux boiseries finement sculptees, ses collines, ses champs, ses jardins, ses rencontres, etc il y a de quoi se faire enivrer et rester ''bloquer'' longtemps dans cet ailleurs…

 Nous avons enchaine sur Gorkha, cite historique avec son palais­­-temple-forteresse juche sur une ligne de crete. Ce palais-temple-forteresse dedie a Kali est un des joyaux de l'architecture et de l'art nepalais. C'est de ce nid d'aigle que Prithvi Narayan Shah, alors a la tete du petit royaume de Gorkha, du rever de conquerir toutes les plaines, vallees, montagnes et cimes qui s'offraient a sa vue. Ce ne devait pas etre en janvier. En tout cas il fonda l'armee gorkha devenue si celebre avec des Tamangs, des Magars et Thakuris et après 27 ans d'attaques s'empara des cites royales de la vallee de Katmandou, de territoires indiens et tibetains et unifia ainsi l'ensemble du pays en 1767.

 Apres etre repasses a Katmandou, nous avons decouvert le Langtang par une semaine de marche. Ce massif qui s'elance a seulement 50 km a vol d'oiseau au nord de Katmandou, se rejoint par 3h de route pour sortir de la vallee et atteindre Trisuli Bazar puis 5h de piste au dessus des gorges de la Trisuli pour arriver a Dhunche (2030m), et encore 1h pour parvenir a Syabru Besi (1920m). De la nous nous sommes faufiles entre des montagnes aux flancs vivement abruptes des cette altitude et avons remonte la Langtang, ce torrent aux couleurs et musiques si changeantes; avec ses gorges, ses forets de feuillus, mixtes, de coniferes; avec ses cactus accroches aux pentes; ses oiseaux, ses si nombreux oiseaux; ses singes, ses vaches; ses dzos (croisement d'un taureau et d'une nak, femelle du yak), ses naks, yaks paissants dans la vallee qui s'elargit, occupee par der rases prairies, des epineux, des roches d'eboulis, de plus en plus de roches, du sable, des vautours, toujours ces montagnes aux flancs si abruptes. Et de ci de la depuis que les arbres se sont estompes et que la vallee s'est elargie, de ci de la, un bout de blanc. De blanc himal, ce blanc que les Alpes n'atteignent pas, ce blanc si eclatant, irradiant de purete et de force sauvage. Des bouts puis des flancs puis des masses et des pics et des glaciers. Apres 2 jours de marche pour atteindre Kyangjin Gompa (3 850m), l'Himalaya surplombe sa Langtang, sa vallee ici de cailloux et de sable et de poussiere, sa faune et sa flore, et ses hommes et femmes. Le Naya Kanga, le Ganchenpo, le Langtang Lirung. Leurs courbes, leurs arêtes, leurs domes, leurs pointes me seduisent, m'enchantent, m'emplissent de force. Ces courbes, ces aretes, ces domes, ces pointes; les hommes et femmes d'ici, elles les ecrasent. Et pourtant, les habitants d'ici ont la chance d'habiter a un endroit connu des trekkeurs, ce ne sont pas les plus demunis des montagnards, de loin s'en faut. Et pourtant, l'eloignement, les marches de ravitaillement, la rudesse du climat, l'aridite ambiante, … leur rend la vie dure. Tsiring, femme d'une quarantaine d'annee nee ici de refugies tibetains (le Tibet est a une poignee de kilo;etres, de l'autre cote de la barre du Langtang Lirung, a 2 jours de marche par le col le plus proche), n'aime pas ces montagnes pour la durete qu'elles lui infligent. Sa vie lui en a reserve assez. Femme dans une societe traditionnelle patriarchale. Pas mariee. Pas de papiers. Pour le gouvernement nepalais, ces refugies et descendants de refugies tibetains n'existent pas. Tsiring, comme son frere Tsering, appose a son prenom le patronyme "Tamang" sur les cartes du lodge qu'elle loue. Tamang, l'ethnie locale d'origine, de culture et de traits tibetains; "Tamang" pour passer inapercu. Un autre des tres nombreux tibetains rencontres a eu un peu plus de chance dans son malheur. Ayant fui son Kham natal (region de l'est du Tibet qui etait peuplee par des cavaliers qui firent parti des resistants les plus actifs et tenaces lors et après l'invasion chinoise) a l'age de 7 ans dans le sillage de ses parents et freres, il grandit dans la colonie installee aux abords de ce qui etait alors un camp de l'arme tibetaine  et put se marier a une Sherpa d'un village voisin (a 2 jours de marche). La proximite linguistique et religieuse et culturelle facilita ce genre d'union et permit a ce tibetain comme a d'autres de pouvoir s'immiscer dans la societe nepalaise reconnue par les autorites. Il a pu s'associer avec son beau-frere pour louer ce lodge plus bas dans la vallee. Lui, son epouse, ses 7 enfants incarnent une culture en exil. Les enfants etudient a Katmandou dans des ecoles tibetaines, etudes financees par la chance du trek et surtout par le gouvernement tibetain en exil. Cette famille, comme Tsiring, est souriante, chaleureuse, serviable, amicale. Contrairement a beaucoup d'autres locaux que l'afflux monetaire du trek a converti a l'esprit du business le plus feroce (3 bonjour sur 4 suivis d'une proposition de vente "pas chere" et meme une femme qui a reclame de l'argent parce qu'on avait photographie ses chevres!), ils n'ont rien cherche a nous vendre. Juste un accueil sympathique, juste une relation humaine. Et du miel sauvage d'Himalaya donne pour nos problemes gastriques. L'Himalaya represente a son echelle l'experience nepalaise: dramatiquement et inextricablement contrastee en meme temps que joyeusement magnifique. Ce qui insuffle autant de reflexions que de forces, ainsi qu'une sacree impatience d'y retourner.

 Merci a tous ceux qui ont offerts des Metres de Solidarite aux enfants des rues, merci a tous ceux qui m'ont soutenu, famille et amis en tete. Et merci a ceux qui souhaiteraient offrir encore plein de Metres de Solidarite aux enfants, en parrainner, a en parler autour d'eux…

 Les plaisirs des decouvertes, des rencontres, les forces himalayennes, le recul des vacances m'aident a reprendre le plus pertinement possible mon travail dans Biya. Quelques jours seulement et tant d'evenements. Je donnerai ces nouvelles tres prochainement. D'ores et deja, partagez le plaisir que nous avons eu d'apprendre que Rabi a trouve un emploi pres de son foyer familial. Il a commence a etre livreur d'une boucherie pour 3 000 roupies par mois (le salaire moyen) ! Le sourire qu'il arborait en venant nous annoncer la nouvelle (depuis 1 semaine il etait retourne chez ses parents pour un essai d'1 mois) est notre meilleur carburant. Biya n'a certes pas forme Rabi a ce métier mais les differents programmes de Pomme Cannelle lui ont permis de ne pas sombrer puis de se resocialiser petit a petit. Son insertion n'est pas definitive, en tout cas la nouvelle est excellente.

 La prochaine fois je m'etalerai (le mot est juste, hein papa et grand frere?!) sur l'autonomisation progressive des 3 plus grands qui logent desormais dans "leur" chambre pres de leurs lieux de travail, chambre payee par Pomme Cannelle qui permet de les garder dans le dispositif Biya tout en preparant leur sortie. Je parlerai egalement d'autres tentatives de retour en famille, d'arrivants de Kalimati et du bien qu'a fait l'arrivee de Pushpa dans le foyer, en sachant que desormais il y vit et s'y investit avec autant d'envie que d'attention. Ce sont les enfants qui sont contents. Et Raju aussi, Il a pu prendre une semaine de vacances!

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Commentaires
L
Nous avons pu suivre plus en détail ton treck (avec Lolo..) Félicitations pour ses enfants qui grace à l'association et ton courage trouveront certainement une autre destinée..<br /> Une petite pierre à l'édification d'une société plus humaine, bravo à ton implication...<br /> Lucia et Philippe.<br /> P.S. Une petite nouvelle de rugby.Les Français ont gagné leur troisième match du tournoi contre les Gallois. Super........
L
Excellent billet. Bravo! J ai cru replonger le temps de quelques minutes au Nepal...<br /> Baisers de Bangkok
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